
LE BATAILLON NOIR
Premier et unique
Combattre pour le service :
Le parcours des Canadiens noirs durant la Première Guerre mondiale

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en août 1914, des milliers d'hommes de partout au Canada répondent à l'appel aux volontaires lancé par le premier ministre Borden. Au départ, près de 30 000 hommes sont formés au camp Valcartier, au Québec. En octobre 1914, le premier contingent du Corps expéditionnaire canadien (CEC) s'embarque pour l'Angleterre. Au milieu de l'année 1915, plus de 80 000 hommes s'étaient portés volontaires pour le service militaire.
Un certain nombre de Canadiens noirs ont rejoint l’armée avec le premier contingent. Plusieurs dizaines d’autres ont été envoyés outre-mer vers le milieu de l’année 1916. Cependant, de nombreux autres, confrontés au racisme anti-noir, ont été refoulés dans les centres de recrutement. On leur a souvent dit qu’il s’agissait d’une « guerre des Blancs » ou que leurs services n’étaient tout simplement pas recherchés. D’autres qui s’étaient enrôlés ont été contraints de quitter l’armée lorsque des officiers supérieurs ont appris qu’ils étaient noirs.
Les Canadiens noirs et leurs alliés étaient déterminés à ce que le racisme n’empêche pas leur participation à la guerre.
Le 2e Bataillon de construction fut autorisé le 5 juillet 1916. Il s'agit de la plus grande unité noire de l'histoire militaire canadienne. Composée d'officiers blancs, à l'exception de son aumônier, le capitaine William Andrew White, elle se rendit en Angleterre en avril 1917 et dans le sud de la France en mai. Là, l'unité principale et ses deux détachements furent rattachés au Corps forestier canadien, où ils aidèrent les compagnies du CFC dans tout le processus forestier, de l'abattage des arbres à l'acheminement des produits finis vers la voie ferrée locale.
Ils entretenaient les chemins forestiers, faisaient fonctionner les chaudières et le système d’approvisionnement en électricité et en eau potable des camps. Les produits finis qu’ils contribuaient à façonner étaient utilisés dans les tranchées et sur les lignes de front. Au début de 1919, les hommes du 2e Bataillon de construction commencèrent à revenir au Canada, laissant derrière eux un héritage de travail acharné, de discipline et de fierté.

